LA Biographie DE MAGALI NOURISSAT

Je suis née en 1971 à Paris où je vis toujours, je suis venue dans une famille d’artistes qui discutait avec la beauté de bien des façons …

• Ma mère MARTINE NOURISSAT était déjà décoratrice mais surtout dessinatrice de tissus ayant véritablement inspiré l’esthétique de son époque en créant des motifs orientalistes qu’elle mettait en scène dans les décors fabuleux de ses boutiques parisiennes… mais avant cela elle rêvait d’être styliste et dessinait des silhouettes ravissantes de petites dames à tailleur exquis des années soixante.
• Mon père PATRICE NOURISSAT, décorateur lui aussi a eu la chance de pouvoir offrir ses talents à une clientèle qui aimait son grain de folie, et j’ai pu ainsi vivre dans ses décors audacieux et voir se métamorphoser des lieux en un subtil mélange de goût du détail, d’harmonie et de folie totale
• Puis avant eux, des arrières grands parents ayant fondé la "La Gazette du Bon Ton" et travaillé avec JEANNE LANVIN ,
• Une autre Grand-Mère couturière, peintre, et touche à tout, une autre arrière grand-mère prof de travaux manuels… et juste à côté un des premiers historien de l’art, ELIE FAURE.

        Y’avait des arbres déjà bien poussées dans le jardin où je germais ! 

En grandissant, parmi les grandes fantaisies festives des parents dont j’étais les mains fabricantes de DECORS et de COSTUMES, la vie est venue me toucher tout au cœur le jour où j’ai vu Camille Claudel au cinéma ! Les larmes versées de me reconnaitre dans ce travail ne trompaient pas…

J’avais trouvé un des socles essentiels de mon désir de créer, qui s’est ensuite enrichi de rencontres avec des sculptures qui me parlaient, au Louvre, Orsay, Petit Palais… si, si …

Les MUSEES sont pour moi un lieu de ressourcement, d’inspiration, de connexion avec ce qui m’anime, ce qui me touche et me rappelle qui je suis.

Me voilà donc autour de 18 ans à explorer encore, mais à assoir aussi la conscience que je veux mener une vie d’artiste, où DIRE,AIMER et VOIR NE SE FINIT JAMAIS.

En cheminant dans mon monde, équipée de mon intention, la vie a continué de me porter vers ce qui allait nourrir chacune de mes cellule avide de vivre.

Que serais-je sans ces êtres passeurs d’inspiration, de philosophie de vie, de lien avec la Source… maitres connus où inconnus, proches ou loingtains. Je vous remercie pour vos enseignements.

Alors quoi d’autre à faire, quoi d’autre à vivre, que de chérir ces cadeaux et de le donner à mon tour?

Aujourd’hui EXPOSER, s’exposer, transmettre .

Cette période où je réalisais des commendes m’a surtout permis de mettre en évidence ce qui demandait à s’exprimer d’un travail plus personnel, d’un travail qui pourrait relier mes mains et mon coeur ...

C’est alors que j’ai osé exposer mes sculptures dans des salons artistiques et que j’ai découvert à quel point j’étais à l’aise de me dévoiler, ce fut une vraie surprise…

J’ai compris que c’était pour moi une façon juste de communiquer, une façon simple d’offrir ce que je suis.

Aujourd’hui je peux monter ce qui m’habite en sécurité. Et c’est une grande joie pour moi de savoir que ce que je mets au monde trouve place dans la vie d’autre êtres.

Un mot encore sur ce qui est une part mon travail aujourd’hui:

• LES COURS DE SCULPTURE :

Ce qui me passionne dans cet exercice de la transmission, c’est d’apprendre à m’adapter à chaque personne qui veux pratiquer la sculpture; d’essayer de permettre l’éclosion d’une démarche personnelle, authentique et joyeuse.

Et je me régale !

Merci à vous chers élèves qui m’apprenez que j’enseigne ce que je cherche toujours…

Comment décrire cet instant et cette place si particulière d’être artiste ? 

Cet art qui demande de faire alliance en soi entre des énergies très contrastées, comme :

le respect de la technique

le regard détaché

l’implication totale

le lâcher prise

l’application et le soin du détail

l’audace de l’agressivité créatrice pour oser attaquer la matière afin d’en faire surgir ce qui bien souvent s’invite tout seul et nous surprend…

Ce que ce parcours et voyage sans cesse renouvelé de la création m’a appris , est de rester à l’affut de la justesse dans une présence au travail qui nécessite beaucoup d’attention et d’implication pour se laisser traverser dans des instant de grâce où l’œuvre nait à travers nous dans un lâcher prise aimant et respectueux;

La beauté d’être présente à chaque geste dans le bonheur de communier avec l’outil et le support quel qu’il soit.

Ce qui me met en joie est de trouver comment organiser mon corps et mes mains pour devenir l’outil parfait, parfait d’être en adéquation avec chaque petite tache… Par exemple sur 10 cm de matière, j’adore changer de force, d’outil etc… 

Tout comme j’aime passer des heures à répéter le même geste, là alors le temps s’arrête …

Parfois énergie fulgurante qui brasse vite et fort, agit vite et goûte l’hyper efficacité; parfois fourmi besogneuse appliquée et silencieuse qui sait donner un temps infini à l’achèvement d’une beauté- belle surface- peau

Ces contrastes sont, je trouve une magnifique métaphore de la richesse que nous sommes, nous humains: impossible de nous réduire à une quelconque définition limitante, nous sommes porteurs et passeurs de l’infini de l’énergie de Vie.

Quel chance inouïe que de le vivre !

Travailler est pour moi une véritable expérience amoureuse.

C’est en cela que je sais que chacune de mes pièces renferme un trésor caché : celui de sa mise au monde. Fusion d’une intention et d’une présence. Rencontre d’un humain et d’un morceau de nature, qui sont UN…

Il y a un instant tout à fait magique où la sculpture, encore en travail me dit « Bonjour » elle existe, elle est là et c’est comme cela qu’elle doit être, cette parole silencieuse m’émeut à chaque fois.

Ne me reste plus qu’à finir de la nettoyer et de me retirer, de la remercier et de lui permettre de diffuser la part d’amour qu’elle est venue donner.